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Interview de Diane et Neven

Updated: Apr 21, 2020

Voici une interview de deux danseurs de la compagnie de l'Opéra National de Bordeaux, Diane Le Floch et Neven Ritmanic, qui nous donnent leur opinion sur l'hygiène de vie du danseur classique en compagnie. Enjoy!






Décris-nous en quelques mots ton parcours et d’où te viens ta passion pour la danse

Diane : J’ai commencé la Danse à l’âge de 3 ans car mes parents, qui étaient tous les deux Danseurs Etoiles du Ballet National de Marseille - Roland Petit, ont ouvert une école de danse. J’ai appris la Danse en famille dans la plus grande bienveillance et le partage. La Danse qui occupait une grande partie de ma vie est devenue ma Passion lorsque j’ai compris que ce n’était pas qu’un simple passe- temps mais que je voulais en faire mon métier vers 12 ans. J’ai alors demandé à mes parents-professeurs d’être plus rigoureux avec moi afin de mieux progresser. J’ai décidé de faire l’école par le CNED pour mes années de 1ère et de Terminale afin d’avoir plus de temps pour travailler. L’année du bac, j’ai intégré le Ballet d’Europe à Marseille pour les tournées estivales puis l’année suivante j’ai passé l’audition du Ballet de l’Opéra National de Bordeaux. J’ai d’abord été engagée en tant que supplémentaire pour des productions Classiques et Néo-Classiques puis j’ai intégré le corps de ballet en septembre 2008. J’ai été nommée Soliste en décembre 2014 à l’issue de Casse-Noisette, puis Première Danseuse en décembre 2015 après la Belle au Bois Dormant.

Neven : Pour ma part j’ai commencé la Danse à l’âge de 7 ans car mon père me trouvait trop énergique à la maison! J’ai suivi ma mère qui dansait dans une petite école de quartier à Montreuil. La directrice de cette école m’a fait rencontrer mon premier maître, Max Bozzoni, ancien danseur Etoile de l’Opéra de Paris. C’est lui qui m’a fait intégrer l’école de danse de l’Opéra de Paris. A 12 ans, Attilio Labis m’a pris sous son aile et m’a permis de devenir le danseur que je suis. C’est lui qui a fait naître en moi ma Passion pour la Danse Classique et son univers. Il a su me transmettre le côté physique et athlétique de la Danse et la discipline indispensable à ce beau métier. Une fois diplômé de l’école de danse de l’Opéra de Paris, j’ai eu la chance de danser avec la compagnie mais je n’y ai pas réellement trouvé ma place. C’est pourquoi j’ai auditionné pour le Ballet de l’Opéra National de Bordeaux et j’ai été engagé en septembre 2013. J’y ai dansé de très nombreux grands rôles et ai été nommé Soliste en mai 2018.


 

Comment varie ton emploi du temps en période de répétitions et de spectacles en terme d’horaires et d’entrainement ?

L’emploi du temps d’une journée type du danseur de l’opéra de Bordeaux commence avec la classe de 11h jusqu’à 12h30 et continue avec des répétitions de 13h 0 18h. En période de spectacles, la classe est de 12h à 13h30, les répétions de 14h à 17h, la préparation maquillage-coiffure de 18h à 20h puis les spectacles à 20h.


 

Qu’est-ce qui, en dehors de ton entrainement quotidien en danse, te permets de rester en forme et de ne pas te blesser ?


Pour rester en forme et ne pas nous blesser nous surveillons tout particulièrement notre alimentation. Il est fondamental de manger équilibré et d’avoir une bonne hydratation pour éviter les blessures. Nous ne buvons pas d’alcool et ne fumons pas, ce qui nous permet de mieux récupérer. De même, nous attachons une grande importance à notre sommeil afin qu’il nous permette d’être le plus opérationnel possible pour tous nos répétitions.


 

Fais-tu appel à des professionnels de médecines traditionnelles pour avoir une bonne hygiène de vie (naturopathe, acuponcteur, nutritionniste...)

Nous nous sommes entourés de kinésithérapeutes et d’ostéopathes qui nous permettent de prévenir et soigner nos blessures.


 

Selon ton expérience, qu’est ce qui serait le plus important de surveiller chez un danseur pour garder la motivation ?

Le plus important dans la vie d’un danseur professionnel est de garder un état d’esprit positif malgré la fatigue, le stress et la pression qu’engendrent les répétitions et les spectacles. Pour cela, nous essayons de garder une distance avec la Danse et de « couper » parfois le lien le temps d’une soirée ou d’un week-end pour avoir envie de mieux y revenir.


 

Au niveau de l’alimentation, comment gères-tu ton quotidien ? As-tu des restrictions ou supplémentations caloriques et comment procèdes-tu avec les horaires de repas décalés ?

L’alimentation du sportif est la base de sa performance. Nous essayons de toujours manger suffisamment pour optimiser notre récupération mais pas trop pour ne pas prendre de poids. Nous arrivons à maintenir cet équilibre grâce à des compléments alimentaires (poudre protéinée, oméga, baca, vitamines...) et des repas sains et étudiés. Il est vrai que tous les régimes préconises un petit déjeuner et un déjeuner copieux et un diner léger mais nous ne pouvons pas vraiment suivre cette règle! En effet, nous prenons en général un petit déjeuner léger afin de ne pas etre gêné par la digestion à la classe, nous ne mangeons que très peu en journée puis nous dévorons le soir!


 

Pour Neven, quel est ton programme sportif des vacances pour ne pas trop perdre ta forme olympique ?

Je profite des vacances pour mettre la Danse de côté et diversifier mes activités physiques (jogging, musculation, natation...). C’est important car ça me permet de solliciter d’autres muscles. C’est donc l’occasion de guérir d’anciennes blessures et progresser sur mes faiblesses.


 

Pour Diane, comment as-tu appréhendé ta grossesse, et ton retour sur pied d’un point de vue physique, et psychologique ?

J’ai été très sereine pendant ma grossesse ce qui m’a permis de danser jusqu’à la fin de mon 6ème mois. L’activité physique a été un réel plus pour moi. Ca m’a permis d’éviter de prendre trop de poids, d’avoir des douleurs dans le dos, de bien dormir et de bien vivre mon accouchement. Psychologiquement, le changement morphologique a été une épreuve! En tant que danseuse, on a l’habitude de dominer son corps et là on ne contrôle plus rien. Il m’a fallu un temps pour accepter de lâcher prise et ce cap a été plus facile à accepter lorsque mon ventre a commencé à sortir. A ce moment là, j’ai vraiment réalisé que j’attendais un enfant et les changements physiques m’ont permis de mieux me préparer à être maman. Le fait d’avoir garder la forme pendant ma grossesse m’a permis de mieux récupérer ma forme après. Le yoga post natal m’aide aussi énormément et j’ai préparé un programme d’entrainement complet semaine après semaine pour revenir vite sur pied!


 

As-tu recours à des techniques naturopathiques (huiles essentielles, plantes, compléments de vitamines, massages, réflexologie, hydrothérapie, alimentation...) dans ton quotidien ? Si oui lesquelles ?

Comme nous avons pu le dire plus haut, nous nous complémentons en vitamines et acides aminés. Nous avons principalement recours à des massages de récupération, des séances de sauna et de cryothérapie.Et surtout un stretching quotidien !


 

Quel conseil « santé » te parait important pour tout danseur voulant être en forme ?

Si il y en avait qu’un, ce serait de se remettre en question. J’entends par là de repousser sans cesse ses limites physiques et athlétiques avec un travail acharné et un regard bienveillant mais critique sur soi-même. Il est facile dans une carrière de moins travailler et de baisser son régime de travail sans même s’en rendre compte à cause des aléas de la vie professionnelle ou personnelle. La carrière d’un danseur est courte et pour ne rien regretter il faut simplement se demander, si l’on peut honnêtement faire mieux ou plus et si oui comment. Tout cela apporte une réelle satisfaction, d’inévitables progrès sur scène et surtout moins de blessure pour profiter de l’avenir.

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